En quête de "Lotus Sister", WY en détresse

Après de nombreuses péripéties, Wei Wuxian était enfin arrivé à Yunmeng puis, devant les portes de Lotus Pier. Miraculeusement, il avait réussi à ne pas croiser son shidi sur son passage et... encore une fois aussi, il avait réussi à semer Hanguang Jun après avoir pris congés de Wen Ning. Lan Wangji irait sûrement de nouveau à sa poursuite et n'apprécierait pas DU TOUT qu'il l'ai encore laissé derrière lui mais, actuellement, il n'avait qu'une priorité, c'était de vérifier de ses propres yeux ce qu'on lui avait dit... que sa Shijie était toujours en vie. Il ne le croirait vraiment que s'il la voyait de lui-même et ça ne concernait en aucun cas le Second Jade. Si c'était vrai, il aurait besoin d'intimité avec sa sœur. Et il n'envisageait pas de s'effondrer de nouveau devant le Lan... il en avait déjà fait assez avec ses crises post-traumatiques... et même si ça le tuait de l'avouer... il n'était pas encore remis de tout ça... loin de là même.

Mais ce n'était pas le sujet! Il avait été retardé par sa transformation imprévue et soudaine en enfant mais, dès que le problème avait été réglé, il avait filé en douce et foncé vers les quais aux Lotus. C'est ainsi qu'il s'était retrouvé, devant les portes de la secte Jiang, avec de nouveaux vêtements mais, la mine exténuée et... le regard penaud ainsi que la bouche pendante en ne sachant pas comment procéder une fois devant le fait accompli. Il avait été si impulsif qu'il n'avait plus pensé à sa situation actuelle... il n'était pas dans son corps et même si c'était le cas, il ne se ferait sûrement pas accueillir à bras ouvert par d'autres disciples au vu des rumeurs sur sa personne. Donc très clairement dire : "Hey, bonjour, je suis Wei Wuxian! On m'a offert un corps mais c'est bien moi, je peux voir ma Shijie que j'ai cru morte par ma faute?"... n'était clairement pas une option.

Il se torturait encore les méninges et tournait en rond devant l'entrée quand un des disciples près de la porte et vint l'interpeller car, il était "suspect". D'accord... en se souvenant de son comportement plus que douteux à l'entrée d'une des plus grandes sectes... même lui se trouverait suspicieux. Il déglutit puis, tenta la maigre solution que son cerveau avait réussi à trouver en quelques secondes de panique :

- Euh... désolé... je ne suis pas... malveillant?... euh... est-ce que Madame Jin... euh... Jiang? est ici?

Bafouilla-t-il, pour une rare fois, très peu sûr de son initiation de discussion.

Jiang Yanli se promenait le long du lac. Elle s’ennuyait profondément, car elle se sentait seule. Bien sûr son mari était à Lianhua Wu, mais il devait rester caché pour le moment, attendant que les choses ne se calment avant de revenir d’entre les morts. Son frère n’était toujours pas rentré, poursuivant toujours leur frère de coeur, Wei Wuxian.

Ses souvenirs divaguaient tristement, repensant au bonheur quand tout allait bien et que les deux garçons vivaient en harmonie en sa compagnie. Elle aurait voulu que leurs jeux durent plus longtemps. Mais le temps en avait décidé autrement, détruisant leurs vies, presque à néant.

Elle n’avait plus de travail, car les missions étaient simples et les disciples efficaces. Ça lui permettait de s’occuper plus de son mari ou de longer en rêvant les lieux si chers à ses yeux.

Les lotus avaient presque tous fanés, signe que la cueillette des bulbes n’allait pas tarder. C’était toujours un grand moment parmi les disciples qui s’y donnaient à cœur joie. Ainsi, elle faisait des réserves de cette plante pour sa célèbre soupe que sa famille affectionnait tant. Elle pourrait en refaire à foison pour donner le sourire à son cadet, à son fils et à son époux. Elle aurait bien voulu en proposé a Nie Huaisang, mais se dernier était déjà parti depuis quelques temps.

Alors, qu’un profond soupire venait soulever sa poitrine, un cri attira son attention. Elle se retourna vers le bruit et fut surprise de découvrir un disciple, essoufflé et rouge, qui arrivait vers elle.

-Jin Furen… Jin Furen … quelqu’un vous demande à la porte.

Yanli eut comme une décharge dans le corps. Elle marcha d’un pas rapide, peut-être même un peu trop à cause de sa fragilité, pour se rendre au plus vite aux portes du domaine. Une série de phrases se répétait en boucle dans sa tête : Est-ce que c’est A Xian ? Est-il revenu ? Enfin ?

Elle finit par arriver devant les portes. Son visage se décomposa en voyant l’inconnu. Il avait la même coiffure… les mêmes couleurs de vêtements… le même regard. Même si ce dernier avait l’air triste, elle le reconnaissait. Son cœur en était sur. C’était bien lui.

Elle manqua alors de défaillir à cause du choc de cette incroyable nouvelle.

Étrangement, quand le rouge évoqua la dame du domaine, le regard de celui-ci s'éclaira comme si il avait une information, et une reconnaissance par rapport à celle ci pour le garçon face à lui, que Wei Wuxian n'avait pas. Et bientôt, il interpella avec empressement un autre garde et lui somma d'avertir de la présence de ce visiteur envers Jiang Yanli. Le second garde sembla lui aussi pris d'une illumination quand il lui dit ça puis, en posant le regard sur le garçon échevelé et angoissé à l'entrée de la secte puis, se précipita le long des couloirs, comme s'il avait le diable à ses trousses.

L'ancien patriarche ne comprenait pas... mais alors pas DU TOUT! Il s'attendait plus à se faire refouler au minimum ou même se faire moquer et même un peu battre avant de se faire expulser des lieux... mais c'était tout autre chose qui se déroulait actuellement et il ne comprenait ABSOLUMENT PAS qu'elles étaient ces réactions des deux gardes... puis aussi du reste du personnel, qui commençait à l'examiner un peu trop minutieusement des pieds à la tête pour qu'il ne se sente pas mal à l'aise! Un frisson le prit et il resta planté là, les yeux légèrement écarquillés tandis que le premier garde restait avec lui et... tentait de le rassurer? Sans toutefois, lui donnait une explication à ce remue-ménage.

Il se demanda un instant, s'il ne devait pas fuir et revenir une autre fois... peut-être qu'il avait envoyé chercher une autre personne qui en voulait à Mo XuanYu??? Après tout, il ne savait pas tout sur sa vie... et même très peu en vérité. Cependant, il remarqua aussi très vite que le garde près de lui était aux aguets... prêt à l'empêcher de filer du domaine, pour une raison x ou y. Ainsi, il resta planté au même endroit, ses nerfs à fleur de peau... peut-être qu'il aurait du venir accompagné de Lan Zhan finalement?

Ses pensées continuaient à fluctuer dans tout les sens quand au loin, il aperçut un fantôme. Ou plutôt la silhouette d'une femme qui lui était chère et qu'il pensait avoir tué indirectement. Son regard se fixa sur cette forme alors qu'il remarqua la femme tressaillir de là où elle était aussi... tout comme lui... sous le choc de la vision en face d'elle. Sa Shijie... elle était en face de lui.. juste à quelques mètres... elle semblait plus frêle qu'avant mais, elle était bien là... en vie. Mais peut-être qu'il ne s'agissait qu'un mirage? Et puis... avait-il même le droit de l'approcher?... de lui parler?

Sans qu'il ne s'en rend compte, ses yeux étaient totalement écarquillés vers la dame Jiang et sa bouche se fermait et s'ouvrait plusieurs fois sans laisser échapper le moindre mot. Son coeur battait la chamade et s'était figé dans le même temps dans sa poitrine. Il était tellement heureux de la revoir et en même temps... le poids de la culpabilité pesait tellement lourd sur ses épaules! Après avoir pincé ses lèvres ensemble, il commença à s'avancer de sa soeur ainé à petit pas... voir même presque en trébuchant sur ses pas vers elle... oubliant totalement la présence des gardes. Les gardes ne faisaient pas le moindre geste cependant... semblant savoir de quoi il en retournait. Une fois, à quelques pas à peine de la jeune femme, il s'apprêtait à demander s'il rêvait, si elle était bien en vie et non un fantôme venant le hanter pour ses péchés mais, à ce même instant des larmes se déversèrent de ses yeux, comme si un barrage avant céder. Il ne réussit qu'à laisser échapper quelques mots entre des hoquets, avec la gorge serrée :

- Shi... Shiji... jie... en... vie... pas..f...fantôme... désolé... je ... A...Axian... dé...solé...shshijie...

Arriva-t-il difficilement à articuler entre ses larmes alors que sa vision se trouvait à présent flouter par la quantité énorme qui se déverser en continu sur ses joues et plus encore. Il avait aussi dévoiler son identité avec ses derniers mots mais, c'était bien la chose qui lui importait le moins actuellement. Il se sentait tellement misérable mais, si sa Shijie était bien en vie et en face de lui, c'était la dernière de ses préoccupations. Ça lui faisait tellement mal d'espérer qu'il serra une main au niveau du tissu près de son coeur douloureux, comme pour avoir une attache et ne pas s'effondrer.

Jiang Yanli dut se tenir à un arbre qui bordait les portes la main sur sa bouche tremblant de douleur et de tristesse. Elle le regardait s’approcher titubant.

Elle laissa un sanglot sortir de sa bouche en entendant les paroles de son cadet de coeur.

-À … A Xian…

Elle manqua de s’évanouir à nouveau s’écroulant pour de bon au sol. Des larmes coulaient de plus en plus le long de son visage doux qui était actuellement striée tristesse.

-À… A Xian… vi… vivant… vi… vivant.

Des que le jeune homme se fut mît à son niveau, elle se jeta dans ses bras, le serrant désespérément. Elle hurlait à présent son nom. Son cœur était serré, vibrant douloureusement. C’était trop pour elle.

Son cœur se figea un instant, et sa maladie se déclara à nouveau.

Elle s’écarta violemment du jeune homme et toussa de plus en plus fort, la poitrine déchirée. Ses yeux se voilèrent, avant de se fermer.

Elle s’évanouit dans les bras et les cris de son cadet mais un petit sourire s’était étiré au coin de ses lèvres pâles.

En voyant sa soeur qui commençait à s'effondrer, le rouge eut le réflexe de s'avancer vers elle pour la rattraper. Cependant, une fois près d'elle et la voyant se stabiliser d'elle-même, il désamorça son geste... pinçant ses lèvres fortement entre elles. Avait-il même le droit de l'approcher? De la toucher? Après tout ce qu'il avait fait? La tristesse et la douleur qu'il lui avait apporté... encore même aujourd'hui?

Néanmoins, alors il n'eut pas le temps de tergiverser davantage qu'elle vint d'elle-même le tirer dans ses bras à sa grande surprise. Les yeux écarquillés, il se trouva ainsi dans l'étreinte de Jiang Yanli. Au début, il resta figé, n'ayant pas tout à fait encore assimiler l'acte puis quand il réalisait le geste et là où il se trouvait, il finit par la serrer dans ses bras en retour... désespéré de ne pas la perdre à nouveau... heureux qu'à priori, elle était toujours aussi généreuse et bienveillante pour lui pardonner toutes ses erreurs... de le considérer encore comme son frère... de ne pas l'abandonner.

- Vi.. vivan... vivant... oui, je le suis... en quelque...sorte... et... toi aussi... Shijiiie...

Glissa-t-il entre deux sanglots alors qu'il se remettait à verser toutes les larmes de son corps tremblant. Il ne mit que très peu de temps à réaliser que le corps de sa Shijie s'était relaché dans ses bras et en voulant voir ce qui lui arrivait, il devint rapidement livide en réalisant qu'elle s'était évanoui.

Complètement affolé et en détresse, il s'écria envers leur public non voulu, toujours le visage rempli de larmes et son corps affaibli pris de spasmes mais, soutenant tout de même vaillament le corps inerte de Yanli avec sa simple volonté mais, aussi par l'adrénaline qu'avait apporté la panique :

- Venez vite!!! Appellez un médecin!!! Elle a un soucis!!!

Hurla-t-il avec désespoir tandis qu'un garde parti à toute allure vers l'infirmerie et quelques autres vinrent rapidement vers eux pour récupérer la jeune femme et se mirent à la transporter sa chambre, le temps que le médecin principal des Jiangs les rejoignent dans celle-ci.

Wei Wuxian suivit tel un zombie l'attroupement, les larmes asséchés mais, le regard perdu en suivant la dame Jiang évanouie. Une fois dans la chambre, les gardes installèrent avec précaution sa soeur ainée et peu après, le médecin le plus compétent de la secte mais aussi, celui qui s'occupait personnellement de la santé de la jeune femme, arriva et s'occupa immédiatement d'examiner la dame aux Lotus avant de donner des instructions pour stabiliser son état.

Tout le long, le rouge regarda les évènements comme dans un état second. Il réussit à remarquer aussi que personne ne rejetait la faute de l'état de santé soudain critique de Jiang Yanli sur lui et ne l'avait encore moins écarté d'elle. Il ne savait pas si c'était des instructions de sa soeur, de son frère... ou bien même des deux? Il ne savait pas s'il devait remercier pour ce privilège... il se sentait complètement déboussolé...

Ainsi quand tous se retirèrent de la chambre, le laissant veiller seule, le médecin lui indiquant juste de changer de temps en temps la serviette fraîche sur le front de la Dame Jiang, il se sentit perplexe... et en même temps épuisé et inquiet. Il déglutit et finit tout simplement par s'approcher du lit... avant de s'assoir sur la chaise à côté. Il recommença à pleurer en silence, mort d'inquiétude pour sa Shijie et à la fois heureux d'être à ses côtés. Il finit après quelques minutes par s'affaisser de fatigue sur le rebord du lit puis, tout en continuant de sangloter en silence, il finit par s'endormir d'épuisement.

Jiang Yanli ne se réveilla pas avant la fin de soirée. Elle se redressa doucement sur son lit, soupirant face à son corps bien trop fragile. Puis, son regard se posa sur son A Xian qui dormait profondément, la tête dans ses bras sur un coin du lit. Son sourire revint alors et elle caressa tendrement les cheveux de son didi de coeur, heureuse de le savoir véritablement à son côté. Non elle n'avait pas rêvé. Son adorable Wuxian était revenu d'entre les morts, même si son corps avait changé, pour elle ne savait qu'elle raison, ca restait tout de même Wei Ying et il était là. OUI ... Ici, à son chevet. Il l'avait veillé après sa perte de connaissance dû aux retrouvailles.

Elle continuait sans réfléchir les caresses sur la tête de son cadet, chantonnant doucement pour l'aider à rester stable et sage. Elle aimait par dessus tout le contempler quand il était si calme et adorable, ca lui rappelait des délicieux souvenirs tous ensembles quand ils étaient jeunes et innocents, enfin dans une certaine mesure tout de même.

Yanli attendait donc qu'il se reveille et chuchotait de temps en temps le nom de son frère cheri.

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